7ème session du Conseil Consultatif National du PFCIGL :
Réévaluation stratégique face aux défis sécuritaires
Bujumbura / Kinshasa, 5 juillet 2025 – Le PFCIGL a tenu, du 4 au 5 juillet 2025, la 7ᵉ session ordinaire de son Conseil Consultatif National (CCN). Cette session s’est déroulée en visioconférence, avec une participation hybride depuis la Représentation de la Banque mondiale à Kinshasa, le siège provisoire du PFCIGL à Bujumbura (Burundi), et les villes de Bukavu et Goma.
Présidée par M. Gabriel MBEMBA SITA, Représentant du Secrétaire Général au Commerce Extérieur, cette rencontre avait pour principal objectif de réévaluer les activités du projet au regard de la situation sécuritaire dans les zones d’intervention. La session a permis de formuler plusieurs recommandations, attendues pour approbation lors de la prochaine session du Comité Interministériel de Pilotage (CIP).
Dans son allocution d’ouverture, le Président de séance a souligné l’importance stratégique de cette session, mettant l’accent sur l’impact de l’insécurité sur les petits commerçants transfrontaliers. Il a appelé à une stratégie d’adaptation claire pour garantir la continuité du projet.
Les membres du CCN ont unanimement adopté le rapport annuel 2024 du PFCIGL, qui met en évidence des progrès remarquables dans la facilitation du commerce entre la RDC et le Burundi, notamment grâce à la réduction des barrières non tarifaires et à la normalisation des échanges, et ce, malgré les défis liés aux transitions politiques, aux tensions sécuritaires et aux contraintes financières.
Le rapport du premier semestre 2025 a également mis en lumière l’avancement significatif des activités du projet. Les infrastructures provisoires ont été finalisées sur plusieurs sites frontaliers tels que Rubenga, Nyamoma et Idjwi, avec l’installation de conteneurs aménagés et la construction de hangars sur cinq sites. Les études techniques pour la réhabilitation du port de Kalundu et la modernisation des postes frontaliers sont également en phase avancée. À cela s’ajoute la signature, le 16 juin 2025, de l’arrêté provincial instituant les Comités Locaux de Facilitation du Commerce Transfrontalier (CLFCT).
La session a cependant souligné un défi majeur : la dégradation de la situation sécuritaire dans certaines zones du projet. Cette instabilité a entraîné la suspension ou l’impossibilité de déployer certaines activités. Conformément aux recommandations de la Banque Mondiale, le projet concentre désormais ses efforts dans les zones sous contrôle gouvernemental et suspend les opérations dans les zones à hauts risques.
Cette situation a notamment conduit à la suspension des travaux au poste frontalier de la Petite Barrière à Goma depuis le 27 janvier 2025, et à la délocalisation temporaire du siège social du projet à Bujumbura, avec l’accord du Ministre du Commerce Extérieur et l’aval de la Banque Mondiale.
Malgré les contraintes, le PFCIGL poursuit ses interventions dans les zones stables. Des formations sur le Répertoire des Commerçants du Secteur Informel (RECOS) sont prévues en juillet à Uvira et Luvungi. La passation des marchés pour l’équipement en matériel de fouille est en cours à Kasindi, tandis qu’elle est suspendue à Ruzizi 1er.
D’autres activités avancent également :
• L’étude sur les besoins en énergie solaire à Kasindi ;
• L’élaboration des Études d’Impact Environnemental et Social (EIES), avec des firmes contractées pour Kalundu et Rubenga, et l’analyse des offres pour Nyamoma et Idjwi ;
• La mise en œuvre de l’appui d’accompagnement aux Personnes Affectées par le Projet à Kavimvira, atteignant déjà 80 % d’exécution.
En dépit des défis sécuritaires, le PFCIGL démontre sa capacité d’adaptation et sa volonté de poursuivre sa mission en faveur de l’intégration économique régionale. La 7ᵉ session du CCN aura ainsi jeté les bases d’un repositionnement stratégique du projet, fondé sur la résilience, la priorisation des zones accessibles et la protection des intérêts des petits commerçants transfrontaliers. Les décisions attendues lors de la prochaine session du Comité Interministériel de Pilotage à Kinshasa seront déterminantes pour maintenir le cap et garantir l’impact durable du projet dans la région des Grands Lacs.
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