Commerce transfrontalier entre le Burundi et la RDC : face aux défis liés
aux normes et règlements techniques
Bujumbura, Burundi – Une réunion technique sur les normes des produits et les règlements techniques, tenue du 26 au 29 mai 2025 à Bujumbura, a abouti à des engagements significatifs pour faciliter le commerce transfrontalier entre le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, menée dans le cadre du Projet de Facilitation du Commerce et Intégration dans la région des Grands Lacs (PFCIGL) avec l'appui du COMESA, promet d'alléger considérablement les obstacles pour les commerçants, en particulier ceux impliqués dans le commerce transfrontalier à petit échelle, bénéficiaires du Régime Commercial Simplifié (RECOS) du COMESA.
Les produits agricoles, qui constituent la majorité des échanges transfrontaliers à petit échelle, sont souvent confrontés à des défis liés aux normes et règlements techniques. Sans une coordination adéquate, ces normes peuvent devenir des entraves majeures au commerce. C'est précisément l'objectif de cette réunion : identifier et résoudre ces disparités pour une meilleure fluidité des échanges.
Un accord entre les deux pays a été négocié sous la forme d'un protocole d'accord de collaboration entre le Bureau Burundais de Normalisation et de Contrôle de la Qualité (BBN) et l'Office Congolais de Contrôle (OCC). Ce protocole vise à renforcer la coopération en matière de normes, d'évaluation de la conformité et de reconnaissance mutuelle entre les deux institutions nationales. Une feuille de route a également été établie pour la mise en œuvre de cet accord, garantissant un suivi concret des engagements pris.
Au cours de la réunion, l'importance du commerce transfrontalier à petite échelle dans la réduction de la pauvreté au niveau des ménages a été soulignée. La coordination bilatérale de la gestion des normes, des règlements techniques et des procédures d'évaluation de la conformité favorisera une participation plus lucrative des femmes et des jeunes à ce commerce.
Monsieur Gérard NIYOKINDI, Assistant et Représentant du Ministre burundais du Commerce, du Transport, de l'Industrie et du Tourisme, a insisté sur le fait que « le développement du commerce entre les deux pays dépend d'une bonne collaboration et harmonisation des procédures ». Le Chef de la délégation congolaise, M. Armel MUMBERE, a également souligné que « la tenue de cette réunion témoigne de cet engagement des hautes autorités de deux États à mettre en œuvre le RECOS et les autres instruments prévus dans le cadre de l'accord commercial bilatéral », en référence à l'accord commercial signé entre la RDC et le Burundi le 29 avril 2022.
Des discussions approfondies ont permis d'identifier les défis spécifiques rencontrés par les commerçants, notamment le refus de certains produits burundais en RDC et vice-versa en raison de non-conformités (par exemple, le ciment fabriqué à Kalemie). Les participants ont aussi réfléchi sur le niveau de conformité du secteur privé aux normes de qualité requises pour l'exportation, de la capacité des institutions Sanitaires et Phytosanitaires (SPS) et des normes à fournir les services de conformité nécessaires tels que la certification, les tests et l'inspection.
Le BBN et l'OCC se sont engagés à prendre les mesures nécessaires pour la reconnaissance mutuelle des produits certifiés par l'autre partie. Il a été recommandé aux deux institutions d'échanger leurs listes de normes pour identifier et combler les disparités existantes. La proposition de ce protocole d'accord et l'élaboration de la feuille de route constituent des étapes décisives vers une facilitation accrue du commerce entre le Burundi et la RDC, offrant ainsi de nouvelles opportunités économiques et une réduction des barrières pour les petits commerçants des deux nations.
Cette réunion a rassemblé un large éventail d'acteurs, démontrant l'aspect intégrateur des interventions du projet. Des délégués des ministères en charge du commerce extérieur, de l'industrie, de l'agriculture et de l'élevage, ainsi que des institutions nationales responsables de la normalisation et du contrôle de la qualité (BBN et OCC), des agences frontalières et des associations de commerçants transfrontaliers ont participé à cette activité.
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