Gatumba/Kavimvira : Première réunion du Comité Mixte Frontalier pour lever les obstacles au commerce
Bujumbura, 8–9 septembre 2025 – La première réunion du Comité Mixte Frontalier (CMF) de Gatumba/Kavimvira s’est conclue à Bujumbura, marquant une étape majeure dans l’engagement du Burundi et de la République Démocratique du Congo (RDC) en faveur de la facilitation du commerce bilatéral.
Organisée par le Secrétariat du COMESA, avec l’appui financier de la Banque mondiale, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Projet de Facilitation du Commerce et Intégration dans la Région des Grands Lacs (PFCIGL). Elle a réuni les représentants des ministères du Commerce et de l’Agriculture, ainsi que les membres des comités locaux. L’objectif était de rendre le CMF pleinement opérationnel, d’adopter son règlement intérieur et d’identifier les principaux obstacles qui freinent les échanges entre les deux pays.
Au cours des discussions, plusieurs défis majeurs ont été mis en évidence :
Multiplication des barrières physiques et perception de taxes communales non définies au Burundi ;
Difficulté d’accès aux documents de voyage et insuffisance de leur délivrance au Burundi et en RDC ;
Fouilles excessives aux frontières entraînant de longues pertes de temps pour les commerçants au Burundi ;
Perception de frais illégaux pour l’estampillage des documents ;
Présence de nombreux agents non identifiés du côté de la RDC ;
Manque de services spécialisés pour le contrôle qualité et la normalisation des produits ;
Non-application effective du Régime Commercial Simplifié (RECOS) ;
Interdiction de certains produits congolais ou burundais de part et d’autre de la frontière ;
Multiplicité des services continuant de prélever des frais malgré l’existence d’un guichet unique en RDC.
Face à ces défis, les participants ont formulé une série de recommandations pour renforcer la fluidité des échanges. Ils ont notamment plaidé pour :
La conclusion d’un accord de reconnaissance mutuelle sur les procédures d’évaluation de la conformité des produits agricoles ;
L’organisation de campagnes de sensibilisation sur le règlement du COMESA relatif aux petits commerçants transfrontaliers ;
Une feuille de route détaillée a été adoptée, comprenant des mesures clés telles que :
Digitalisation : informatiser les enregistrements et équiper les postes frontaliers de scanners et caméras thermiques ;
Simplification : sensibiliser les commerçants à l’importance de disposer des documents requis et afficher les tarifs officiels pour éviter les surtaxes ;
Plaidoyer : veiller au respect des décrets limitant le nombre de services aux frontières et intégrer le RECOS dans le système douanier SYDONIA ;
Gestion du personnel : uniformiser les agents par des tenues et badges et promouvoir la participation des femmes dans les services de contrôle ;
Infrastructures : construire des lieux de mise en quarantaine et aménager des pistes distinctes pour commerçants, migrants et Personnes Vivants avec Handicapes.
Dans son discours de clôture, Madame Consolate SIBOMANA, cheffe de la délégation burundaise, a remercié le COMESA et la Banque mondiale pour leur soutien, rappelant que la mise en place des CMF est « un levier essentiel pour fluidifier les échanges et lever les entraves à la libre circulation des biens, des services et des personnes ».
De son côté, Monsieur Corneille WASIKWA MUNKAMBA, chef de la délégation congolaise, a salué l’hospitalité du gouvernement burundais et souligné que le CMF constitue « un cadre indispensable de concertation et de résolution des différends ».
Les participants se sont engagés à mettre en œuvre la feuille de route conjointe, en insistant sur la nécessité d’une volonté politique partagée et d’une coopération continue pour stimuler le commerce transfrontalier et soutenir les communautés riveraines.
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