RDC–Burundi : un pas vers la réouverture des postes frontaliers de Buganda/Nyamoma et Mparambo/Rubenga
Sous l’égide du COMESA, les deux pays tracent la voie vers un commerce plus libre, plus sûr et plus humain.
Bujumbura, 23 octobre 2025 — La RDC et le Burundi ont ouvert, ce mercredi à Bujumbura, une réunion bilatérale de haut niveau consacrée à la réouverture des postes frontaliers de Buganda/Nyamoma et de Mparambo/Rubenga, fermés depuis la pandémie de COVID-19.
Organisées sous la facilitation du COMESA et avec l’appui du PFCIGL, financé par la Banque mondiale, ces assises s’inscrivent dans la continuité des recommandations issues du Comité Régional de Coordination du PFCIGL tenu à Lusaka en juillet 2025.
Depuis plus de trois ans, les marchés frontaliers de Buganda et de Rubenga (Luvungi) tournent au ralenti. Les petites commerçantes qui vivaient des échanges entre Uvira et Cibitoke ont vu leurs revenus chuter.
Marie, vendeuse de haricots à Sange, confie : « Avant, je traversais la frontière trois fois par semaine pour vendre mes produits. Depuis la fermeture, tout est devenu difficile. Je suis obligée d’attendre que des transporteurs viennent acheter en gros. Je gagne beaucoup moins. »
C’est pour redonner vie à ces échanges que la RDC et le Burundi ont décidé d’unir leurs efforts, ouvrant les travaux au nom du Gouverneur du Sud-Kivu, le Ministre Provincial congolais des Infrastructures et Travaux Publics, Georges KIBONGE a salué « la vision commune de Leurs Excellences Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et Évariste Ndayishimiye, deux Chefs d’État résolument engagés pour la paix, la stabilité et la prospérité partagée de nos peuples ».
« La réouverture de ces postes frontaliers n’est pas un simple acte administratif, mais un acte politique fort, porteur d’espérance et de renouveau pour nos deux nations », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Derrière chaque frontière, il y a des commerçantes, des jeunes entrepreneurs et des familles entières qui vivent de ces échanges. En rouvrant ces postes, nous redonnons vie à des communautés. »
Pour sa part, le Chef de la délégation burundaise, Représentant le Ministre du Commerce, Pacifique NDUWIMANA a souligné l’importance stratégique de cette rencontre pour la relance économique locale et la cohésion régionale. « La réouverture des frontières est une exigence économique et humaine. Nos peuples sont liés par l’histoire, la culture et le commerce. Cette réunion traduit la volonté commune de nos gouvernements d’enraciner la confiance et la stabilité dans la région des Grands Lacs », a-t-il affirmé.
Il a également salué la coopération technique exemplaire entre les deux pays et les institutions régionales, tout en réaffirmant « la disponibilité du Burundi à œuvrer pour une réouverture ordonnée, sécurisée et bénéfique pour tous ».
Présent à la cérémonie, le Coordonnateur du PFCIGL au COMESA a rappelé que cette rencontre répond à une recommandation clé du Comité régional de coordination : « Le COMESA accompagne les États membres dans la facilitation du commerce et intégration régionale. Ces efforts contribuent directement à la formalisation du commerce transfrontalier, moteur de développement pour des milliers de petits commerçants », a expliqué M. Adrien NDAYISABA.
Pendant les trois jours de travaux, les délégations examineront les aspects techniques, logistiques et sécuritaires liés à la réouverture des deux postes frontaliers, ainsi que les modalités de circulation des populations riveraines.
Une feuille de route commune sera adoptée afin de fixer les étapes et la date officielle de réouverture. Les discussions aborderont également les réformes nécessaires pour améliorer les conditions de passage, notamment en matière d’infrastructures, de sécurité et de services douaniers. Le tout dans un esprit de collaboration et de transparence, conformément aux objectifs du PFCIGL.
En conclusion, le Représentant du Gouverneur du Sud-Kivu a lancé un appel à la mobilisation collective : « Nous devons transformer cette volonté politique en actions concrètes. La paix et la prospérité dans la région des Grands-Lacs dépendent de notre capacité à rouvrir ces frontières et à bâtir un avenir commun fondé sur le commerce, la solidarité et la confiance. »
Pour les acteurs présents, cette réunion de Bujumbura marque une étape vers la réouverture progressive des postes frontaliers entre la RDC et le Burundi, et symbolise la renaissance du commerce transfrontalier formel au cœur de la région des Grands Lacs.
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